Gr�goire Damon |
![]() Je suis n� � Saint-�tienne le 27 f�vrier 1985, d�un p�re m�decin g�n�raliste (anarcho-syndicaliste) et d�une m�re conseill�re juridique (communiste r�volutionnaire). Ma s�ur Julie m�avait pr�c�d� le 15 novembre 1980. Jamais je n�ai vu de biblioth�que priv�e aussi pourvue que celle de mes parents, mais il serait faux de dire que j�ai toujours voulu �tre �crivain : entre cinq et douze ans, je me suis imagin� peintre, dessinateur de BD, sculpteur, math�maticien, et j�ai m�me t�t� un peu de sport (sic). Seule constante : la m�galomanie.
La m�galomanie, et peut-�tre quelque chose comme un sens artistique :j�ai �crit ma premi�re pi�ce de th��tre � six ans (elle a �t� jou�e � la kermesse de l��cole). Pour le reste, j�ai �t� un enfant solitaire. Bedonnant, binoclard, pas trop boutonneux mais ce n�e�t �t� que justice. Le genre premier de la classe, mais se r�vant cancre. Sans succ�s : on me d�clarait inapte au foot. Derni�re tentative, en sixi�me, pour me rapprocher de la meute : je m�acoquinai avec la gent hippie du coll�ge. En-dehors du shit et de la bi�re, j�apprends pour l�occasion la guitare. Je n�ai jamais vraiment s�par� la litt�rature et la musique : les premiers textes que j�ai �crits �taient des textes de chanson, et c�est pour progresser dans l��criture de celles-ci que j�ai commenc� � lire, d�abord des po�tes, puis des romanciers. Ann�e scolaire 1998-99, je fais partie de l�atelier d��criture du coll�ge ; je rencontre Jean-No�l Blanc, un �crivain du cru, et j�apprends � �crire en prose (avant, je ne connaissais que les vers). Et surtout que le fait de se relire n�est pas une maladie honteuse. Je participe � un recueil collectif de nouvelles et au concours de la f�te du livre, que je gagne avec un sonnet idiot. Mais surtout, �t� 1999, je pars dix jours en Avignon en colo-th��tre : onze m�mes, cinq animateurs (dont Christophe Honor�, �crivain et r�alisateur), autant dire la libert� totale. Pour la premi�re fois, je suis libre de mes journ�es, avec un couvre-feu � deux heures du matin avec obligation de pr�sence mais pas forc�ment de sommeil, et nulle autre occupation que de voir du th��tre et de parler d�art. Au retour, j�ai pass� toutes les nuits d�ao�t � �crire (que des po�mes, inspir�s de Pr�vert et de Vian), � faire des r�ves de gloire, et � fumer en cachette. Parall�lement, j�ai �t� un �l�ve dou� mais dilettante, jusqu�� ce que je trouve chaussure scolaire � mon pied, ce qui n�a �t� le cas qu�en fac, o� je poursuis aujourd�hui un master 1 recherche, sp�cialit� litt�rature fran�aise du vingti�me si�cle (m�moire sur Blaise Cendrars). Ma vocation litt�raire, je l�ai d�velopp�e dans des cours de maths, physique et biologie : c�est l� que j�ai lu tout Pouchkine, par exemple. L�ennui, on ne le dira jamais assez, est un grand moteur litt�raire�
Il a publi� chez arHsens La Rue de la soif.
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