Esthétique (provisoire) de l'horreur
Horreur : II. A. 1. b) Littér. Caractère de ce qui provoque un saisissement de crainte mêlée d'admiration respectueuse.
Les ouvrages publiés dans la collection EPH sont à vocation cathartique : ils peuvent dérouter, rebuter, inquiéter le lecteur, mais en aucun cas le laisser indemne. Lire un de ces ouvrages, c'est découvrir un auteur qui livre un combat, quitte à être cruel envers ses personnages, envers le lecteur, envers lui-même. Il est fondateur fiévreux d'un univers venimeux qui effraie mais fascine, tout entier composé d'instinct plus que de raison. Au-delà de cette frayeur, il y a, sinon des réponses, du moins la formulation de questions. Provisoire, l'esthétique de l'horreur l'est en ce sens qu'elle tend à sa propre disparition : elle exprime l'espoir de ne pas être victime ; la possibilité, un jour, de trouver le repos.