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Esthétique...
Horreur : II. A. 1. b) Littér. Caractère de ce qui provoque un saisissement de crainte mêlée d'admiration respectueuse.
Les ouvrages publiés dans la collection EPH sont à vocation cathartique : ils peuvent dérouter, rebuter, inquiéter le lecteur, mais en aucun cas le laisser indemne. Lire un de ces ouvrages, c'est découvrir un auteur qui livre un combat, quitte à être cruel envers ses personnages, envers le lecteur, envers lui-même. Il est fondateur fiévreux d'un univers venimeux qui effraie mais fascine, tout entier composé d'instinct plus que de raison. Au-delà de cette frayeur, il y a, sinon des réponses, du moins la formulation de questions. Provisoire, l'esthétique de l'horreur l'est en ce sens qu'elle tend à sa propre disparition : elle exprime l'espoir de ne pas être victime ; la possibilité, un jour, de trouver le repos.
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Esthétique (inavouée)...
Béatitude : 1. Félicité éternelle que goûte l'homme jouissant de la vision de Dieu. 2. P. ext. a) Sérénité apportée à l'âme par la contemplation. c) Euphorie caractéristique de certains états pathologiques et pouvant résulter de l'usage des stupéfiants. d) Euphorie obtenue par la satisfaction des appétits naturels.
L'esthétique (inavouée) de la béatitude regroupe des œuvres que l'on pourrait dire apaisées, délivrées de la crainte primitive de l'homme d'être jouet d'un destin aveugle. L'auteur ici ne lutte plus, puisqu'il n'y a rien contre quoi lutter, et l'esprit a remplacé l'instinct : le cri s'articule, les gestes se font moins brusques : personnages et lecteurs s'adonnent inconsciemment à l'adoration d'un créateur qui, s'il ne fait pas toujours preuve de bonté, du moins compatis au sort de sa créature, derrière laquelle il se cache. Mais que l'on ne se laisse pas tromper par cette double béatitude : tout n'est pas rose au royaume de l'EIB…
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Collection blanche
Blanc : 3. Qui n'est pas écrit. Page, copie blanche. P. ext. vierge. Donner carte blanche à qqn.
Entre horreur et béatitude, la collection blanche aurait pu s'intituler « Le repos de l'homme ». Car avouons-le, il n'est pas tous les jours facile de se laisser tirailler, malmener, déposséder de soi par un livre. Ici, l'esthétique laisse place à l'histoire – et donc le style au récit –, l'écriture est un jeu, la page devient la scène bienveillante des aventures les plus folles.
Carte blanche aux auteurs, cette collection se prête à toutes les facéties, et nous fait découvrir le plaisir qu'il peut y avoir à la légèreté, à l'insouciance, bref : à l'oubli de notre condition, alors même que l'esthétique (provisoire) de l'horreur et l'esthétique (inavouée) de la béatitude se nourrissent pour leur part des questions qui nous hantent.